Fragiles
François Berleand et Sara Martins
au Hilton pour la promo
Par Nathalie Drevet
Second long métrage pour Martin Valente. Un
casting idéal pour un film tout en finesse. Six
héros, fêlés par la vie, lassés et débordant de
fragilité vont voir leur destin se croiser. Un
thème plutôt triste mais une morale résolument
optimiste, du grand cinéma.
Après la sortie de son premier film « Les
amateurs », Martin Valente ressent une sorte de
vide. Mais loin de se laisser aller à la déprime,
le réalisateur se sert de cette fragilité pour en
faire le thème de son second film : « Fragiles ».
Il signe ici un deuxième long métrage débordant
d’humanité et de finesse. Six personnages, six
vies, six destins vont s’entrecroiser. Nina, (Marie
Gillain) musicienne et droguée se coupe du
monde réel et de son fils de 7 ans. Elle va vivre
une histoire touchante et improbable avec Yves (Jean-Pierre
Darroussin), un pharmacien qui a rayé les mots
amour et bonheur de sa vie. Paul (François
Berléand) est un réalisateur lassé qui termine
sa carrière sur un film décevant. En déplacement à
Lisbonne pour faire la promotion de ce film, il
rencontre Sara (Sara Martins) qui veut
échapper à sa mélancolie et se prouver qu’elle
n’est pas transparente aux yeux des autres. La
femme de Paul, Hélène (Caroline Cellier)
est restée à Paris pour s’occuper de ce petit-fils
qu’elle n’a jamais désiré. Un accident de voiture
la conduit à l’hôpital où elle rencontre Vince (Jacques
Gamblin) qui veille son ex petite amie dans le
coma depuis 7 mois. Les six héros ne se
ressemblent pas. Ils sont de sexes, de milieux,
d’âges totalement différents. Résultat : on
s’identifie forcément à l’un d’entre eux. Au fil
de l’histoire, l’on découvre le lien qui existe
entre eux, on voit le puzzle de leur existence se
reconstruire scènes après scènes. « Fragiles », ne
tombe à aucun moment dans le pathos. Subtil et
optimiste, le film nous donne une belle leçon de
vie.
Tous les personnages vont trouver dans de parfaits
inconnus ce qu’ils n’osaient plus espérer de la
vie. Il est souvent plus facile de se confier à
des inconnus. Et aidé par le destin, ils vont se
croiser, se découvrir, s’aider sans en avoir
conscience. « Ce ne sont pas les rencontres que
l’on croit qui nous apporte le plus ». confie
Martin Valente. Ce film déborde de finesse, de
symbole, de détails. A l’image de ce chien qui
suit sans arrêt Yves, le pharmacien. Le chien est
un animal qui aime sans rien demander en retour,
et Yves justement s’interdit de recevoir de
l’affection. Pour l’anecdote, Martin Valente nous
confie qu’il était très difficile de tourner avec
un animal. « Parfois, j’avoue que je me serais
bien fait un steak de chien ! » plaisante
t-il. Mais ce sont ce genre de détails qui donnent
tout son poids au film. S’ajoute à cela que les
six acteurs principaux du film « Fragiles »
sonnent juste. Ils nous bouleversent les uns après
les autres, nous font sourire et parfois pleurer.
A noter une mention spéciale pour Caroline
Cellier, éblouissante, qui signe ici son retour
sur le grand écran. La musique aussi joue une
grand part dans la réussite de ce long métrage « J’aime
quand la musique a une place réelle dans un film ».
La musique ne complète pas l’histoire, elle l’a
raconte. Quoiqu’on en dise, le cinéma français a
encore de beaux jours devant lui…
Film
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